Florian Thauvin revient en Ligue 1 mais cette fois, c’est Lens qui accueille son pied gauche. Le voilà prêt à écrire un nouveau chapitre.
Le voyage commence en 2011, loin du tumulte des grands centres de formation. Florian Thauvin quitte Grenoble, ses montagnes et ses modestes débuts en Ligue 2, pour poser ses valises en Corse, au SC Bastia. À 18 ans, il débarque dans une équipe de Ligue 2 aux ambitions assumées mais au vécu rugueux où le climat méditerranéen se mêle aux embruns du foot insulaire. Là, entre les chants des supporters et les ruelles de la ville, Thauvin découvre un autre football, plus passionné, plus viscéral.
Sans être encore un buteur né, l’ailier droit impose rapidement sa technique, sa vitesse et surtout son pied gauche précis et soyeux. Ses 16 apparitions en compétition lors de sa première saison montrent une confiance grandissante. La rencontre contre Châteauroux restera dans sa mémoire : Bastia s’impose 2-1 et ce succès valide la montée en Ligue 1. Un moment crucial pour le club et pour Thauvin, qui sent qu’il peut franchir un palier.
La Ligue 1 est un nouveau monde mais un monde où le natif d’Orléans s’adapte vite. Face à Sochaux, il fait forte impression par son aisance balle au pied et son intelligence dans le jeu. Sa capacité à évoluer à différents postes offensifs fait de lui un atout précieux. Rapidement, il s’impose comme un moteur de l’attaque bastiaise, multipliant les doublés contre Bordeaux, Lyon, Valenciennes ou encore Brest. Avec 10 buts et 2 passes décisives en 32 matchs, il s’impose comme la révélation de la saison 2012-2013. Ses performances attirent rapidement l’attention. Il remporte alors le Trophée UNFP du meilleur espoir de Ligue 1, devançant des joueurs devenus aujourd’hui des noms illustres.
Cette saison corse, c’est aussi l’appel de l’international. Convoqué pour la Coupe du Monde U20, il s’illustre dans un tournoi remporté par la France, contribuant notamment aux victoires en quart et demi-finale. Ce succès collectif confirme son potentiel à l’échelle mondiale.
Marseille, l’Angleterre, l’exil… et la renaissance
Fort de cette ascension, Thauvin fait le grand saut. Alors qu’il appartient déjà à Lille, il choisit finalement de rejoindre l’Olympique de Marseille, club à la fois historique et sous pression, pour la saison 2013-2014. L’OM, qui dispute la Ligue des Champions, offre à Thauvin une nouvelle scène, plus grande, plus exigeante.
Sur la pelouse du Vélodrome, le jeune ailier s’adapte rapidement. Son pied gauche devient une arme redoutée, notamment sur ses frappes enroulées depuis la droite, sa « spéciale ». Ses débuts en C1 contre Arsenal puis Naples confirment qu’il peut évoluer au plus haut niveau. En Ligue 1, il connaît un mois de novembre exceptionnel, enchaînant buts et passes décisives.
Sous Marcelo Bielsa, la saison suivante, il gagne en intensité et en rigueur tactique, qualités indispensables dans le système exigeant de l’Argentin. Mais en 2015, l’Angleterre frappe à sa porte. Newcastle mise 15 millions d’euros sur lui. La Premier League est un défi, un monde plus physique et rapide. Malgré quelques prestations, Thauvin ne trouve pas sa place dans un effectif dense et instable. Après une saison et demie, il choisit de revenir à Marseille où il retrouve un terrain plus familier et un rôle central.
De retour au Vieux-Port, il franchit un nouveau cap. Sa constance impressionne : 15 buts et 9 passes décisives en Ligue 1 en 2016-2017, un total qui fait de lui l’un des joueurs les plus décisifs du championnat. Ses performances lui valent sa première convocation en Équipe de France, où il débute en juin 2017.
La saison 2017-2018 est sans doute sa plus aboutie. Il inscrit 22 buts en Ligue 1, délivre 11 passes décisives, devient le premier Marseillais à dépasser la barre des 20 buts et 10 assists sur une saison. Sur la scène européenne, il porte Marseille jusqu’en finale de la Ligue Europa, marquant notamment contre Braga et Leipzig.
L’apogée arrive avec le Mondial 2018. Sélectionné par Didier Deschamps, il joue un rôle discret mais précieux dans le vestiaire et sur le terrain. Il récolte sa cinquième cape lors du match mythique face à l’Argentine (4-3), participant ainsi à la conquête de la deuxième étoile pour la France.
De retour à Marseille après la fête, il continue à briller. En 2018-2019, il marque 18 fois et offre 8 passes décisives. Une blessure en 2019 freine son élan mais son retour est remarqué, notamment lors de la victoire historique contre le PSG en 2020.
En 2021, à la recherche d’un nouveau souffle, il choisit l’exil au Mexique, chez les Tigres UANL. Là-bas, il inscrit 8 buts en deux saisons, s’immergeant dans un football différent, fait de chaleur et de passion latine. Il participe aussi aux Jeux Olympiques de Tokyo, sous les couleurs françaises.
Lens, nouvelle étape
Désireux de revenir en Europe, il s’engage avec Udinese en Serie A en janvier 2023. En Italie, il redécouvre un championnat tactique, exigeant, où il développe son sens du placement et son impact collectif. Nommé capitaine, il devient rapidement un leader, impliqué sur près de la moitié des buts de son équipe en 2024-2025, avant qu’une blessure ne l’arrête.
En 2025, Florian Thauvin fait son grand retour en Ligue 1, cette fois sous les couleurs du RC Lens. Avec son expérience internationale et ses 462 matchs de haut niveau, il possède un parcours impressionnant. Son palmarès parle pour lui : champion du monde, il a marqué les esprits partout où il est passé. Il arrive aujourd’hui dans le Nord avec des ambitions claires. Son objectif : mettre son pied gauche au service d’une équipe ambitieuse et conquérir à nouveau les terrains français.
Le stade Bollaert-Delelis attend avec impatience les gestes techniques et les coups francs de cet ailier capable de déstabiliser n’importe quelle défense. Le retour de Thauvin s’annonce comme l’un des grands événements de cette saison 2025-2026, entre espoirs et défis.
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