Théo Faure, volleyeur, évolue en Italie où il a décidé de poursuivre sa carrière. Il se confie notamment sur les valeurs transmises par sa famille.
À 25 ans, Théo Faure est actuellement en pleine ascension en Italie. Le volleyeur tricolore revient dans cette interview sur les raisons qui l’ont poussé à poursuivre sa carrière à l’étranger, la dynamique unique de l’équipe de France, notamment en vue des Jeux Olympiques. Il évoque également l’héritage familial qui a façonné son parcours. Entre passion, défis sportifs et transmission, rencontre avec un joueur qui écrit son histoire sans oublier ses racines.
Que ressentez-vous face à l’attention suscitée par votre titre de meilleur marqueur de la saison régulière du championnat italien ?
Ce prix modifie la façon dont je suis perçu sur le terrain, avec des attentes renforcées de la part de mon club et de mes coéquipiers. Bien que l’ambiance reste bienveillante, il y a une exigence supplémentaire, et cela se ressent clairement. Dans un sport collectif comme le volley, un prix individuel a une certaine valeur, mais elle reste relative, car tout dépend des circonstances.
Par exemple, un joueur qui joue plus a davantage d’opportunités pour se distinguer, notamment en marquant. Cela dit, ce type de reconnaissance a son importance et ajoute une pression supplémentaire, car on sait qu’on est désormais plus attendu.
Comment décririez-vous votre évolution en tant que joueur, depuis vos débuts en France jusqu’à votre statut actuel de professionnel en Italie ?
Mon parcours s’est fait de manière brusque, mais aussi progressive. À Toulouse, j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe première grâce à une blessure, ce qui m’a permis de saisir des opportunités. Ensuite, à Montpellier, un club avec des ambitions différentes, nous avons remporté le championnat dès ma première année, un succès marquant. J’ai ressenti ensuite le besoin de partir à l’étranger pour relever de nouveaux défis et vivre une expérience différente.
L’année dernière, j’ai découvert un nouveau championnat et voulu donner le meilleur de moi-même à chaque match. Ce parcours s’est construit étape par étape, avec également mon évolution en équipe nationale, marquée par des moments clés comme ma première sélection, mes premières entrées en jeu décisives et mes premiers matchs importants.
Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir l’Italie pour la suite de votre carrière ? Quelles différences culturelles et sportives avez-vous rencontrées depuis votre arrivée ?
Le championnat italien offre un niveau plus élevé et très homogène, avec des équipes relativement équilibrées, même si certaines dominent. Les matchs sont rarement « pliés » et chaque rencontre est un véritable combat, ce qui représente un défi important pour ma progression. Dans ce type de championnat, il faut être à 100 % à chaque match, sinon rien n’est acquis, et c’est ce qui m’a attiré.
J’avais aussi envisagé d’autres ligues, comme le championnat polonais, mais l’Italie s’est imposée naturellement grâce à un mélange de critères sportifs et personnels. Au-delà du sport, la dimension culturelle, la qualité de vie et l’expérience quotidienne en Italie ont joué un rôle clé. Ce mélange d’exigences sportives et d’environnement de vie m’a poussé à faire ce choix. Ce genre de décision dépend toujours des opportunités. Celle que Montpellier m’a offerte correspondait parfaitement à mes aspirations professionnelles. Ça m’a motivé à la saisir avec enthousiasme.
« Plus jeune, j’admirais ce groupe de l’extérieur »
Nous avons récemment interviewé Yacine Louati, votre coéquipier en Équipe de France, qui nous a raconté une anecdote concernant votre groupe. Les Jeux Olympiques ont-ils renforcé ce lien au sein de l’équipe ?
Faire partie de l’équipe nationale est une aventure spéciale pour moi, surtout en étant l’un des jeunes joueurs. Plus jeune, j’admirais ce groupe de l’extérieur, et maintenant que j’en fais partie, c’est une expérience unique.
Il y a une dynamique particulière dans ce groupe où, malgré nos différences de personnalité, chacun sait pourquoi il est là : se soutenir mutuellement. Cette cohésion a été particulièrement efficace cet été, où nous avons remporté la VNL, renforçant notre confiance pour les Jeux. Bien sûr, comme dans toutes les grandes compétitions. Il y a eu des moments difficiles mais cette expérience a été incroyablement marquante.
Avez-vous, vous aussi, une anecdote à partager concernant ces Jeux Olympiques ?
Ce qui était vraiment génial avec le groupe, c’est qu’on vivait totalement dans notre bulle au village olympique. On avait deux appartements. Un pour huit joueurs et un pour quatre, avec le réserviste toujours avec nous. On passait beaucoup de temps ensemble, à jouer aux cartes et à d’autres jeux, ce qui a renforcé notre cohésion.
Participer aux Jeux, c’est unique. On est entourés de tant d’autres athlètes, l’ambiance est incroyable, mais il faut rester concentré sur sa propre compétition. Préserver notre bulle tout en profitant de moments simples a été un vrai atout. Et l’ambiance dans les salles pendant les matchs, c’était tout simplement fou !
Comment avez-vous vécu votre participation aux Jeux Olympiques cet été avec l’équipe de France ? Surtout dans votre pays ?
Les émotions vécues pendant ce parcours sont d’une intensité incroyable. Tout commence avec la sélection, les rassemblements et les entraînements dans la salle des matchs. Puis enfin les premiers matchs avec l’ambiance du public et la présence de nos proches dans les tribunes. C’est un privilège unique de partager ces moments avec le public français et nos familles. Cela ajoute une dimension spéciale à l’expérience.
Le moment ultime, c’est de monter sur le podium, chanter La Marseillaise et croiser les regards de nos proches. La joie, la fierté et l’émotion se mélangent dans un tourbillon de sensations indescriptibles, un moment absolument fou et inoubliable.
Théo Faure
Pays : France
Âge : 25 ans
Poids : 93 kg
Sport : VolleyBall
Spécialité(s) : Attaquant
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