À seulement 21 ans, Léna Grandveau s’impose déjà comme l’une des grandes promesses. Joueuse à Metz et récemment sacrée meilleure jeune joueuse au monde, elle a également eu l’opportunité de représenter la France aux Jeux Olympiques. Dans cette interview, elle revient sur son expérience olympique, ses ambitions et la magie de cet été unique qui a marqué sa jeune carrière.
Lors du Mondial, vous avez été décisive avec la France pour permettre à votre pays de remporter le titre. Quelle a été votre sensation et comment avez-vous géré cela ? Est-ce qu’après ce Mondial, vous avez l’impression d’avoir franchi un nouveau cap ?
Bien sûr, j’ai franchi un nouveau cap après le Mondial, même médiatiquement. Je suis passée d’une jeune joueuse à une véritable joueuse de handball. C’est certain que ma carrière a pris une autre dimension et surtout ma médiatisation.
Après ce Mondial, vous avez été sélectionnée pour les JO à Paris. Quel a été votre ressenti et en particulier, le fait de jouer à domicile, dans votre pays. Quelle a été la sensation ?
Une réelle fierté. Je pense qu’on ne peut qu’être fier de vivre une telle expérience. J’ai toujours rêvé de participer aux JO, même si au départ je n’y pensais pas vraiment. Je ne m’étais jamais dit que c’était possible. En fait, on se rend compte qu’en réalité, tout est possible et qu’il y a toujours des objectifs à atteindre dans la vie.
Justement, comment prépare-t-on les JO ? Est-ce que cela amène un niveau de stress et de concentration différent par rapport aux autres compétitions ?
Je pense que oui car on est chez nous et les JO représentent la plus grande compétition qu’on puisse jouer. C’est tous les 4 ans et le fait que ce soit à Paris, cela a décuplé le niveau de stress et de pression, car nous voulions absolument obtenir une médaille.
L’équipe féminine de handball fait partie des nations qui ont remporté le plus de médailles ces dernières années. Est-ce que vous constatez une évolution dans l’exposition médiatique du handball féminin, ou y a-t-il encore beaucoup à faire ?
Il y a forcément une progression mais il reste encore du chemin à parcourir. Depuis quelques années, on constate une nette différence. On voit que les gens s’y intéressent, on remplit les salles à chaque match. La médiatisation a évolué, mais il y a encore beaucoup à faire et on en est conscientes. C’est pour cela qu’on travaille toujours individuellement pour que cela soit encore mieux et plus suivi, car il existe encore des difficultés financières.
« Ce n’est pas facile de se retrouver sans club après les JO »
Cette blessure au doigt durant la compétition vous a-t-elle mis un frein ?
Ça m’a forcément mis un frein, car je n’ai pas pu participer au quart de finale, mais l’équipe était suffisamment solide pour faire face. Je dirais que c’est la vie d’un sportif et il ne faut pas s’y attarder. Maintenant, tout va mieux, mais ce n’est jamais plaisant de se blesser lors d’une compétition aussi importante que les JO.
Comment avez-vous vécu la période après les JO ?
Cela a été plutôt facile pour moi. Je n’ai pas eu le temps de retomber et cela n’a pas été un coup de massue sur la tête après ces JO. Bien sûr, parfois on y repense et on se dit « wow ». On a l’impression que c’était déjà il y a longtemps alors que cela n’a fait que trois mois. On a parfois envie de retourner dans cette magie qu’on a vécue.
Vous avez appris le dépôt de bilan de Nantes, votre ancien club, durant les JO. Comment avez-vous géré cette nouvelle ?
Plutôt bien. Pendant les JO, j’ai réussi à mettre cette nouvelle de côté et à ne pas trop y penser. C’était important pour moi de me concentrer sur la compétition et je pense que j’ai été bien entourée par mes coéquipières, le staff et ma famille. Grâce à cela, j’ai pu me focaliser uniquement sur les JO.
Comment préparer sa saison quand on est sans club à seulement quelques semaines du début de la saison ?
Ce n’était pas facile. Il fallait appeler les clubs, faire en sorte que les clubs viennent vers moi et ça s’est finalement fait assez rapidement avec mon nouveau club. Le plus compliqué a été l’organisation autour, le déménagement, se reconstruire et retrouver un équilibre dans cette nouvelle ville.
C’est difficile pour un athlète de savoir qu’on va jouer dans un nouveau club, intégrer une nouvelle équipe, une nouvelle ville, s’adapter à un nouveau groupe ?
C’est un défi, mais c’était nécessaire pour moi et je voyais cela comme un signe qu’il fallait que je change. Ce n’est pas facile, mais je me suis intégrée assez rapidement avec les filles présentes. Et bien sûr, on écoute beaucoup plus les autres, on apprend ce que chacun peut apporter. Cela se fait naturellement quand les gens sont sympas avec toi.
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« Metz est l’un des meilleurs clubs d’Europe »
Pourquoi choisir Metz et pourquoi rester en France ?
C’est l’un des meilleurs clubs d’Europe. Ils ont l’ambition de remporter la Ligue des Champions et d’atteindre à nouveau le Final Four. Je savais que j’allais avoir ma place dans l’effectif, surtout qu’il manquait une demi-centre de métier. C’était donc le club où je pouvais avoir le plus de temps de jeu. Pourquoi rester en France ? C’était plus simple pour moi après les JO. Me rapprocher de ma famille était vraiment essentiel pour moi.
Quels sont vos objectifs, autant en club qu’en équipe nationale ?
Avec Metz, mon objectif est de remporter le titre de championne de France, la Coupe de France et au moins atteindre le Final Four de la Ligue des Champions. Ensuite, on verra ce que l’avenir nous réserve. En équipe de France, il y a l’Euro qui arrive rapidement et mon objectif est de m’imposer davantage dans cette équipe, comme je le fais de plus en plus.
Comment gérer votre statut à un si jeune âge, notamment après votre titre de meilleure jeune joueuse ?
Je pense que cela se fait naturellement quand on vit au quotidien avec des personnes qui ont tout gagné ou qui sont très médiatisées. On apprend à leurs côtés et cela devient naturel. Quand on est entouré de bonnes personnes, cela aide à garder les pieds sur terre et à travailler constamment pour obtenir de nouveaux titres.
Quel est votre conseil pour les jeunes filles qui veulent ou qui pratiquent le handball ?
Je pense qu’il faut simplement travailler dur pour se rendre compte de ce que l’on peut accomplir, et il ne faut jamais se dire qu’on a déjà tout accompli, même si c’est la réalité. Il faut toujours viser plus haut, aller au-delà de ce que l’on croit possible. Je pense que c’est ma force : je ne m’arrête pas à ce titre, même si j’en suis très fière. Il y a encore beaucoup à accomplir, et j’ai envie de viser encore plus grand dans les années à venir.
Léna Grandveau
Pays : France
Âge : 21 ans
Poids : 59 kg
Sport : Handball
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