Relégué en National, Caen tourne la page d’une saison catastrophique. Le chantier de la reconstruction débute avec l’arrivée de Maxime d’Ornano.
La relégation du SM Caen en National est actée depuis quelques semaines. Depuis l’arrivée de Kylian Mbappé à la tête du club, tout a pris une tournure déroutante. Cette saison dramatique a creusé le fossé entre la direction et les supporters. La reconquête s’annonce longue et sinueuse.
Vendredi 18 avril 2025 restera comme une date marquante dans l’histoire du club. En sifflant la fin du match contre Martigues (défaite 0-3), Olivier Thual mettait un terme au calvaire. Une saison presque parodique, marquée par des résultats catastrophiques et des décisions discutables en coulisses.
Ce coup de sifflet mettait aussi fin aux derniers espoirs — minces — de maintien. Des espoirs portés par des supporters fidèles, restés derrière une équipe dépassée. L’envahissement de terrain n’y changera rien : après plus de 40 ans dans l’élite ou en Ligue 2, le Stade Malherbe Caen descend en National.
Des ambitions déchues
La déception est à la hauteur de la chute, un an seulement après le rachat de 80 % du club par Kylian Mbappé. Dès son arrivée, le clan Mbappé s’appuie sur son réseau pour refonder l’organigramme. Ziad Hammoud, sans expérience dans le football, devient président. Gérard Prêcheur est nommé directeur technique (il quittera le club en janvier), puis Reda Hammache arrive cet hiver comme directeur du recrutement.
Les ambitions sont claires : remonter vite en Ligue 1 et viser l’Europe. C’est en tout cas ce qu’affirme Bruno Balthazar, successeur de Nicolas Seube et entraîneur entre janvier et fin février. « Amener ce club en Europe, c’est mon rêve. Vous pouvez me qualifier de rêveur ou de naïf, mais c’est mon objectif. »
Le terrain, lui, tranche net. Sept matchs, sept défaites, un but marqué, onze encaissés. Le bilan est sans appel. Sur l’ensemble de la saison, Seube et Der Zakarian n’ont pas fait mieux : 22 défaites au total.
Mission reconstruction
Souvent, lors d’une telle catastrophe, on cherche un responsable. Celui ou ceux qui ont conduit le club dans cette impasse. Mais ici, c’est une faillite globale.
D’abord les joueurs. Certains manquaient d’envie, avaient la tête ailleurs — Mandrea ou Mendy, pour ne citer qu’eux. D’autres manquaient simplement de talent. Le mercato d’hiver en est un bon reflet. À part Jules Gaudin, les cinq renforts appelés en urgence n’ont pas suffi à éteindre l’incendie.
À l’aube d’une nouvelle ère en National, un nom incarne l’espoir. Une arrivée qui redonne un peu de cohérence. Ce lundi 12 mai 2025, Maxime d’Ornano a été nommé entraîneur pour la saison 2025-2026. Il connaît bien la région : passé par Avranches dans les années 2000, il a récemment entraîné le FC Rouen. Une montée en National, un quart de finale de Coupe de France, avec à la clé les éliminations de Toulouse et Monaco. Rien que ça.
Quid de l’effectif ? Le pouvoir sera-t-il donné aux jeunes ? Certains ont émergé cette saison : Tomé, Milliner, Verhaeghe, ou encore Bolumbu. D’autres, comme Romain Thomas, Yannis Clementia ou Yann M’Vila, pourraient rester. Une chose est sûre : Malherbe devra recruter et le faire intelligemment. Le National est un championnat rude, exigeant, et souvent plein de surprises.
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