À neuf journées de la fin, la course à l’Europe bat son plein. Invité surprise ou candidat légitime ? Focus sur le Racing Club de Strasbourg.
Le club alsacien est devenu un satellite de Chelsea. Depuis 2023, il appartient à la galaxie BlueCo, le consortium américain dirigé par Todd Boehly. Le richissime homme d’affaires anglais a investi 75 millions d’euros pour ajouter Strasbourg à son empire.
Pour Chelsea, on devine la stratégie économique et sportive derrière ce rachat :
– Acheter un club de moindre envergure pour développer ses propres jeunes dans un championnat qui a l’habitude de les exposer.
– Relancer des joueurs en situation d’échec.
– Être présent sur le sol français, là où beaucoup de jeunes talents émergent.
Mais que gagne le Racing en échange ? L’équipe s’assure une sécurité et une stabilité financière ! Un soutien de poids, encore plus important aujourd’hui quand on voit la situation économique du championnat de France liée à la crise des droits TV.
Le rachat du club n’a pas été bien accueilli par une partie des supporters strasbourgeois. Cependant, le président Marc Keller a tenu à défendre cette décision. Dans les colonnes de La Tribune Dimanche, il a expliqué les raisons de ce choix stratégique pour l’avenir du Racing. « On devait financer la rénovation du stade et de l’académie. Il fallait réfléchir à l’avenir et, pour moi, ça signifiait passer un palier et être en mesure de lutter pour les places européennes. »
Une recette qui semble porter ses fruits cette saison…
Sur le banc comme sur le terrain : place à la jeunesse !
Pour atteindre leurs objectifs, on aurait pu s’attendre à ce que les dirigeants alsaciens misent sur un coach expérimenté. Pourtant, ils ont surpris en nommant Liam Rosenior, jeune entraîneur anglais de 40 ans, arrivé en provenance de Hull City (Championship).
Le dispositif préférentiel de Rosenior est un 3-4-2-1, tourné vers l’attaque. Un jeu intense, axé sur un pressing et contre-pressing énergique, avec des transitions rapides et une utilisation optimale de la profondeur.
Et pour mettre en place ses principes de jeu, le coach anglais s’appuie sur un effectif prometteur, le plus jeune de l’élite avec une moyenne d’âge de 22,6 ans. Ce sont bien ces talents en devenir qui font vibrer la Meinau cette saison !
Le Racing a d’incroyables talents
Dans les cages tout d’abord. Prêté par Chelsea, Djordje Petrovic réalise une saison solide et plus particulièrement un excellent début d’année 2025, puisque Strasbourg possède la meilleure défense d’Europe depuis trois mois : 5 buts encaissés sur les dix derniers matchs de Ligue 1.
Dans la défense à 3 de Liam Rosenior, un homme crève l’écran : Ismaël Doukouré. Formé à Valenciennes, le joueur de 21 ans s’est imposé comme un titulaire indiscutable. Avec déjà presque 2000 minutes jouées cette saison, Doukouré est un bon relanceur, capable d’évoluer un cran plus haut en position de numéro 6.
Au milieu de terrain, difficile de choisir un seul joueur. C’est probablement le secteur de jeu le mieux fourni de l’effectif. Le tandem Habib Diarra (21 ans et capitaine depuis le début de saison), Andrey Santos (20 ans, prêté par Chelsea depuis deux saisons) fonctionne à merveille. Les deux joueurs apportent équilibre, projection et une touche technique indispensable pour faire gagner des mètres balles au pied au bloc bleu et blanc.
Enfin en attaque, deux joueurs sortent du lot : le premier : Dilane Bakwa. Ailier dribbleur, excellent centreur, Bakwa en est déjà à 8 passes décisives après 25 matchs de Ligue 1, faisant de lui le deuxième meilleur passeur du championnat derrière Rayan Cherki.
Le second : Emanuel Emegha. Il est le fer de lance de l’attaque strasbourgeoise. C’est un peu la rockstar de ce jeune effectif. Très confiant, voire arrogant selon certains. L’attaquant néerlandais de 22 ans progresse nettement : 11 buts en 20 matchs cette saison, contre 8 en 28 l’an dernier.
Suffisant pour se qualifier en Europe ?
Si certains voient la jeunesse de l’effectif comme un frein, d’autres y perçoivent une insouciance précieuse pour décrocher l’Europe.
Liam Rosenior déclarait en conférence de presse avant le match contre Toulouse : « nous sommes expérimentés, malgré la moyenne d’âge du groupe et nous devons garder ce niveau. Je sais même que nous pouvons l’améliorer encore. »
Et l’entraîneur anglais ne compte pas s’arrêter là : « je suis là pour amener le groupe le plus haut possible. Les sacrifices qu’on fait doivent en valoir la peine. Il faut finir la saison et être fière en regardant derrière. »
L’objectif raisonnable pourrait être de viser la sixième place, actuellement occupée par l’OL.
Sur leur route en cette fin de saison, les alsaciens affrontent notamment l’Olympique Lyonnais, l’OGC Nice, l’AS Monaco et le PSG. Costaud…
D’autant plus que le Racing affronte aussi beaucoup d’équipes amenées à jouer le maintien et donc tout donner pour rester en Ligue 1 comme Reims, l’ASSE, Angers ou encore Le Havre. Pas évident…
La tâche ne sera pas aisée donc. Mais une chose est sûre… À l’est, il y a du nouveau !
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