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Janis Antiste : « En Italie, la priorité c’est la défense »

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Le parcours de Janis Antiste est déjà riche d’expériences. De Toulouse à Nürnberg, il cherche à se relancer.

Vous venez tout juste de poser vos valises en Allemagne, à Nürnberg. Comment s’est passée votre arrivée ? Qu’est-ce qui vous a marqué dans ce nouvel environnement, sur et en dehors du terrain ?

Je suis arrivé ici et j’ai été très bien accueilli, que ce soit par le staff, le coach, les joueurs, le président ou même les supporters que j’ai croisés. Tout était réuni pour bien commencer. Ce qui m’a vraiment surpris, ce sont les infrastructures : la qualité des terrains est top, il y en a beaucoup et tous sont très bons. On a tout pour réussir ici.

Le foot allemand est réputé pour sa rigueur, son intensité… Qu’est-ce que ce prêt vous a apporté jusqu’ici, sur le plan mental, tactique ou même personnel ?

Surtout au niveau physique. Le football allemand n’a rien à voir avec celui que j’ai connu en Italie ou en France. C’est un autre rythme, une autre manière de travailler. J’ai dû m’adapter et ce n’était pas évident au début. Le style de jeu est aussi complètement différent. J’ai dû encaisser physiquement mais j’en avais besoin. Et ce que je retiens surtout, c’est que j’évolue avec un coach qui est une légende. Chaque jour, j’apprends à ses côtés, je prends des conseils, c’est une vraie chance.

Vous êtes encore très jeune (22 ans) et pourtant, Nürnberg est déjà votre sixième club professionnel. Est-ce que vous avez parfois l’impression d’avoir vécu plusieurs vies en peu de temps ?

Je me suis rarement posé cette question. Pour moi, chacun a son parcours, sa trajectoire. C’est vrai que j’ai connu pas mal de clubs mais le foot va très vite. Quand je repense à mon départ de Sassuolo, j’ai l’impression que c’était hier. Je pense que je prendrai plus de recul sur tout ça après ma carrière. Aujourd’hui, je vis les choses à fond et je profite. Toutes les expériences sont bonnes à prendre.

On vous a longtemps présenté comme une “pépite” à Toulouse, avec 8 buts dès votre première saison pro. Avec du recul, est-ce que cette étiquette vous a aidé ou mis une pression supplémentaire ?

Franchement, je n’y ai pas trop prêté attention. Le foot, c’est éphémère. Un jour tu es une pépite, le lendemain on t’oublie. Je ne me suis jamais mis de pression par rapport à ça. Je reste concentré sur mon travail, sur moi-même.

« À Toulouse, je suis fier d’avoir fait partie de cette génération »

Vous étiez une belle génération à Toulouse, notamment avec Amine Adli, Nathan N’Goumou…

Oui, on avait un super noyau de jeunes : Amine (Adli), Nathan (N’Goumou), Manu (Koné)… Anthony Rouault aussi, qui est un très bon ami. Il y avait une vraie connexion entre nous, qu’on ne retrouve pas partout. Je suis fier d’avoir fait partie de cette génération.

Vous avez connu plusieurs clubs, différents championnats (Ligue 2, Serie A, Serie B, Bundesliga 2) mais parfois avec peu de temps de jeu ou des prêts à répétition. Comment garde-t-on la motivation quand tout ne se passe pas comme prévu ?

Le plus dur, c’est que tu arrives dans un club pour une courte période. Tu sais que tu as quelques mois pour tout donner, pour t’adapter, pour prouver. C’est du “one shot”. J’essaie de toujours me préparer dans cet état d’esprit : être performant dans un temps réduit.

Est-ce que vous pensez avoir quitté la France un peu tôt après Toulouse ? Un retour est-il envisageable ?

Non, pour moi c’était le bon moment. Après, comme je dis souvent, dans le foot tout peut aller très vite. C’est vrai qu’en Italie ça ne s’est pas très bien passé. Revenir en France, à Amiens, c’était un besoin : retrouver le plaisir de jouer, être chez moi, avoir des repères. Mais si un club français m’appelle à l’avenir, pourquoi pas ? Tout dépendra du projet.

Vous avez beaucoup bougé en Italie : Spezia, Sassuolo, Reggiana… Comment avez-vous vécu ces expériences ? Pensez-vous que votre jeu a évolué là-bas ?

Ce qui m’a surpris en Italie, c’est le travail tactique, surtout défensif. Dans mon style de jeu où j’aime prendre la profondeur, c’était compliqué. La moitié de la semaine était dédiée à l’aspect défensif, l’autre à l’offensif. C’est très tactique, il y a beaucoup de réflexion sur les déplacements, sur le jeu. Je pense que j’étais dans le bon pays pour apprendre cet aspect-là.

Vous avez été entraîné par Thiago Motta, un grand nom du football. Que retenez-vous de cette expérience ?

C’était une fierté d’avoir un coach comme lui, qui a marqué le football. Tout le monde connaît son nom. À mon arrivée, ça s’est bien passé, puis un peu moins au fil du temps. C’est une expérience de plus, j’étais jeune, lui aussi débutait en tant qu’entraîneur. Avec tout le respect que je lui dois, je lui souhaite une belle carrière. Chacun fait son chemin.

À Sassuolo, vous avez peu joué avant d’être prêté. Comment avez-vous vécu cette instabilité alors que vous aviez besoin d’enchaîner ?

J’ai rejoint Sassuolo après La Spezia. Ce n’était pas vraiment mon projet au départ, mais j’avais un contrat avec eux donc j’y suis retourné. J’ai donné mon maximum, mais le projet de jeu du coach ne me correspondait pas. On a donc décidé qu’un prêt était la meilleure solution. Je suis parti en prêt en Italie, ce n’était pas mon premier choix mais à Reggiana j’ai trouvé un super club, avec un grand coach, Iniesta. Ça s’est très bien passé avec lui, j’ai repris goût au foot. Même si la fin a été plus compliquée avec la situation du club, j’en garde du positif. Et aujourd’hui, je suis très heureux d’avoir pu quitter l’Italie pour venir ici.

« Rayan Cherki fait des choses que personne d’autre ne fait »

Cet hiver, il y avait des rumeurs d’un retour en France, notamment à Montpellier. Finalement, vous avez choisi Nürnberg et un nouveau championnat…

Oui, c’est vrai qu’il y avait plusieurs options en France, dont Montpellier. Mais j’ai fait le choix de venir à Nürnberg et je suis très content d’avoir pris cette décision.

Vous avez porté le maillot bleu chez les jeunes, avec des joueurs comme Saliba, Caqueret, Cherki… Lequel vous a le plus impressionné ?

Je dirais Rayan (Cherki). C’est la hype du moment mais il a toujours été ce joueur-là. Comme je dis souvent, le foot va très vite, dans un sens comme dans l’autre. Il a été critiqué, notamment sur son comportement mais quand on regarde juste le joueur… Franchement, il est unique. Il fait des choses que personne d’autre ne fait.

À Nürnberg, est-ce que vous avez l’impression de retrouver ce plaisir, cette confiance ? Vous vous dites : “Là, je peux vraiment relancer quelque chose” ?

C’est exactement pour ça que je suis venu ici : me relancer, marquer des buts, être décisif et jouer. Je suis sur la bonne voie. Malheureusement la saison touche à sa fin mais il reste quelques matchs donc l’objectif c’est de bien finir.

Vous pouvez nous parler un peu de l’ambiance en Allemagne, qui est très réputée ?

En Allemagne, ils respectent énormément le football. Les stades sont pleins et même dans la rue, les gens n’osent pas forcément venir nous demander une photo ou un autographe, ils sont très respectueux. Même entre adversaires, il n’y a jamais de problème. C’est une ambiance exceptionnelle. Nos supporters sont incroyables, comme partout dans le pays. Même en D3, il y a des stades de 30 000 places remplis, avec des matchs à 13h ! En France, je ne suis pas sûr qu’il y aurait autant de monde à cet horaire-là.

Vous êtes encore jeune mais vous avez déjà connu plusieurs championnats et styles de jeu. Aujourd’hui, avec un peu plus de recul, où vous voyez-vous la saison prochaine ?

À court terme, je veux finir la saison de la meilleure manière possible. Si j’y parviens, je suis convaincu que des portes s’ouvriront. L’Allemagne est un championnat qui me correspond bien, dans le style de jeu. Donc l’idée, c’est de bien terminer la saison, puis on verra. Mais clairement, je pense que je peux vraiment m’épanouir ici et montrer ce que je sais faire.

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